La semaine passée, le Comité International Olympique (CIO), le Comité International Paralympique (IPC) et le Comité d’Organisation des Jeux d’hiver de Pékin 2022 ont pu échanger dans le cadre d’une nouvelle revue de projet axée sur les préparatifs de l’événement à l’aune de la crise du Covid-19.
Sous la présidence de Juan Antonio Samaranch Jr., la Commission de Coordination des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2022 s’est réunie les 19 et 20 novembre pour faire un point sur l’état d’avancement des préparatifs, au moment où la Chine et le reste du monde continuent de faire face à l’épidémie de Covid-19 et aux conséquences de celle-ci et ce, même si les dernières annonces scientifiques laissent entrevoir la livraison de vaccins dans le courant de l’année 2021.
Malgré ce contexte singulier d’envergure mondiale, les efforts réalisés par le Comité d’Organisation, conjointement avec les autorités locales et nationales, ont permis de franchir des paliers sur plusieurs chantiers d’importance, à commencer par la livraison prochaine de l’ensemble des sites appelés à recevoir les compétitions dans un peu plus d’un an.
Au cours des semaines écoulées, des délégations de Fédérations Internationales parties au projet se sont ainsi rendues en Chine pour mesurer la progression des travaux.
La Fédération Internationale de Bobsleigh et de Skeleton (IBSF) et la Fédération Internationale de Luge de Course (FIL) ont notamment pu annoncer la pré-homologation du Centre des sports de glisse situé dans le District de Yanqing.
Selon les éléments mentionnés dans le dossier de candidature en 2015, ce Centre National disposera d’une jauge globale de 10 000 places au moment des Jeux pour recevoir les compétitions. Après l’événement, 2 000 places devraient être conservées sur ce nouveau site implanté à 1 kilomètre du Village des Athlètes de Yanqing.
Outre les deux instances précitées, la Fédération Internationale de Ski (FIS) et l’Union Internationale de Biathlon (IBU) ont aussi pu inspecter leurs sites respectifs dans le District de Yanqing et du côté de Zhangjiakou, désormais desservis par une Ligne à Grande Vitesse inaugurée il y a moins d’un an.
Durant les Jeux, le Centre National de ski alpin aménagé à Yanqing, non loin du Village et du Centre National des sports de glisse, proposera ainsi quelques 8 500 places, dont 5 000 places assises.
Le Centre de ski nordique et le Stade de biathlon ont pour leur part été configurés dans le secteur de Zhangjiakou pour accueillir les épreuves de ski de fond, de saut à ski, de combiné nordique et de biathlon.
Pour ce qui est du premier équipement, deux structures distinctes ont été prévues par les organisateurs chinois, la première pour le ski de fond – 10 000 places – et la seconde pour les épreuves de saut à ski – 10 000 places également dont 5 000 pérennes – sachant que les deux seront utilisées pour le déroulement du combiné nordique. Le site de biathlon, envisagé indépendamment des Jeux, sera quant à lui en capacité d’accueillir jusqu’à 10 000 spectateurs, avec une jauge permanente fixée à 5 000 places.
Toujours dans la zone de Zhangjiakou – dont l’aéroport a donné lieu à des travaux de modernisation pour pouvoir gérer le flux des visiteurs durant les Jeux et pour désengorger les axes routiers existants – deux sites déjà opérationnels assureront la tenue des épreuves de ski acrobatique et de snowboard. Pour le premier équipement, construit en 2010, quelques 7 500 spectateurs pourront prendre place lors de chaque session. Il en sera de même pour le second, édifié en 2013.
Au cœur de la capitale chinoise, la Fédération Mondiale de Curling (WCF) et l’Union Internationale de Patinage (ISU) ont quant à elles pu découvrir les différents équipements qui, pour la plupart, ont simplement été configurés pour les épreuves de glace, car déjà existants, à l’image du « Cube d’eau », hôte des épreuves olympiques et paralympiques de natation en 2008.
Le curling élira en effet domicile au sein du Centre National de natation, qui, grâce à une mise à niveau des infrastructures intérieures, pourra accueillir 4 500 spectateurs au moment des Jeux d’hiver de 2022.
Pour ce qui est des compétitions de patinage, deux sites seront mobilisés.
De fait, le Beijing Capital Indoor Stadium – ou Palais Omnisports de Pékin – sera consacré aux épreuves de patinage artistique et de patinage de vitesse sur piste courte (short-track) après avoir été hôte du tournoi de volley-ball lors des JO 2008. Aussi, afin de permettre le déroulement de ces épreuves, des travaux d’adaptation de l’édifice construit dans les années 1960 ont récemment été opérés, avec toutefois le maintien d’une jauge de 18 000 places.
Enfin, seule infrastructure de Pékin nouvellement édifiée, l’Anneau de vitesse – ou Ice Ribbon pour Ruban de Glace – a été aménagée au sein de la zone de l’Olympic Green Tennis Center, à environ 4,5 kilomètres du Stade Olympique, le désormais fameux « Nid d’Oiseau ».
D’une capacité de 12 000 places, le site – équipé de vingt-deux bandes lumineuses agencées sur ses parois extérieures – a été pensé pour accueillir les épreuves de patinage de vitesse au moment des Jeux, avec, au-delà de cet événement, la volonté d’en faire une structure majeure des sports d’hiver, tant à destination des athlètes chinois de haut niveau, que pour le grand public. Dans un souci de durabilité, une reconfiguration de ladite structure sera entreprise à l’issue des JO 2022 et ce, afin de maintenir une capacité réduite de moitié, soit 6 000 places.
Au-delà des sites destinés à recevoir les compétitions des prochains Jeux d’hiver, les efforts réalisés par les organisateurs chinois durant les derniers mois, ont également porté sur la mise en place de la procédure liée à la conception des uniformes, ainsi que celles liées à l’élaboration des médailles d’une part et à la réalisation de la torche olympique d’autre part.
La problématique des épreuves-tests n’a pas non plus été négligée, d’autant plus au regard du contexte sanitaire international.
Aussi, un programme de tests sportifs adaptés a récemment été annoncé sur le modèle de celui développé pour Tokyo 2020, et doit désormais être instauré par le Comité d’Organisation, conjointement avec le CIO, l’IPC, et les Fédérations Internationales concernées par la tenue des Jeux d’hiver.
La mise en œuvre de ce programme vise à répondre aux besoins de chaque Fédération et devrait par ailleurs permettre d’assurer un examen des sites, nécessaire pour mesurer l’efficacité opérationnelle de ces derniers et conduire, le cas échéant, à d’éventuelles modifications.
Au cours des mois à venir, la poursuite des préparatifs continuera bien sûr de tenir compte des contraintes liées à l’épidémie de Covid-19, notamment pour ce qui est du recrutement définitif des 37 000 volontaires appelés à être mobilisés durant les Jeux. En juin dernier, pas moins de 800 000 candidatures avaient déjà été adressées au Comité d’Organisation, un an avant la clôture de la procédure, établissant alors un record pour une édition des Jeux, hiver et été confondus.
A l’issue de la réunion qui s’est déroulée la semaine passée, Juan Antonio Samaranch Jr. a en tout cas souhaité saluer l’engagement des organisateurs à livrer les premiers Jeux d’hiver de la Chine qui, pour rappel, avait formulé la promesse d’attirer 300 millions de nouveaux pratiquants sur les nouvelles pistes de ski du pays à l’horizon 2022, même si le niveau d’enneigement pourrait représenter un défi logistique de taille.
Comme l’a ainsi précisé le leader espagnol :
Compte-tenu des difficultés rencontrées cette année, les progrès accomplis par Pékin 2022 sont remarquables. C’est du reste ce qui est ressorti des réactions positives recueillies auprès de plusieurs Fédérations Internationales qui se sont rendues à Pékin ces dernières semaines. Certes, des défis nous attendent, raison pour laquelle nous nous préparons à toutes les éventualités, notamment avec le groupe de travail en charge des mesures de lutte contre le Covid-19.
A cette fin, l’expérience et l’expertise du Comité d’Organisation, le soutien du gouvernement chinois et des autorités de Pékin, sans oublier l’étroite coopération qui prévaut entre toutes les parties prenantes des Mouvements olympique et paralympique, nous permettront d’être plus forts ensemble. C’est ainsi que nous pourrons organiser des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver exceptionnels à Pékin en 2022.